Serigne Cheikh Oumar SY Djamil rend hommage Ă Serigne Mame Ousmane SY Dabakh (RTA) En 1987, je pris lâavion pour la premiĂšre fois, pour un voyage au Maroc, accompagnĂ© de Serigne Mame Ousmane Sy Dabakh, son frĂšre Serigne Mame Alpha Sy Dabakh et mon frĂšre Serigne Cheikh Tidiane Sy Djamil. ArrivĂ©s Ă Casa, nous dĂ©posĂąmes nos affaires Ă l’HĂŽtel Excelsior, avant de nous diriger au Restaurant « Les Fleurs », situĂ© non loin. Jây dĂ©couvris et aimai la soupe Harira. Voulant traverser la rue, Ousmane attrapa ma main pour mâinviter Ă emprunter le « passage cloutĂ© » avant de mâavertir « Cheikhou, tu vois ce policier, lĂ -bas. Saches que câest toi la seule raison de sa prĂ©sence ici. Alors fais attention ! » Je vins de comprendre que le code de la route nâest pas seulement fait pour les vĂ©hicules. Ousmane et Alpha prirent la direction de El Jadida pour aller poursuivre leurs Ă©tudes. Je quittais souvent Marrakech pour passer le weekend Ă El Jadida, cette belle ville marocaine oĂč fut tournĂ© certaines sĂ©quences du film Othello dâOrson Welles. Serigne Ousmane dĂ©ployait tout son talent dâart culinaire, pour nous faire savourer les dĂ©lices de la gastronomie sĂ©nĂ©galaise. Il fut dâune gĂ©nĂ©rositĂ© sans commune mesure, hĂ©ritĂ©e de son pĂšre Mame Elhadji Abdou Aziz SY Dabakh. DotĂ© dâune grande capacitĂ© de mĂ©morisation, Mame Ousmane rĂ©citait plusieurs poĂšmes juste aprĂšs les avoir lus, deux ou trois fois. Et il les dĂ©clamait sous lâintonation Ă la fois rauque et suave de la voix de Mame Elhadji Abdou. Borom Daradj, Serigne Mansour Sy, Al Khalifa aimait lâĂ©couter pour se rappeler au bon souvenir de son pĂšre. Tout jeune, il a, dans les annĂ©es 80, Ă©bloui son monde en psalmodiant le Noble Coran devant les invitĂ©s venus assister Ă la cĂ©rĂ©monie officielle de la cĂ©lĂ©bration du Maouloud. Serigne Ousmane, sans le savoir, mâa fait aimer le Grand boubou « Bakha Segou » et le « Bakha Rombalmane ». Son sublime raffinement, lui imposait cette allure royale qui lui a longtemps valu le surnom de « Prince », comme lâaffection que lui vouait son pĂšre lui a valu aussi le petit nom affectueux de « Thiaate ». Merci Prince, merci Thiaate dâavoir rĂ©sistĂ© Ă la maladie, de nous avoir donnĂ© lâespoir que tu serais encore parmi nous. Merci dâavoir affrontĂ© le regard mĂ©dusĂ© des fidĂšles, lorsque malgrĂ© les signes extĂ©rieurs de lâintensitĂ© des soins, tu ne voulus jamais les dĂ©cevoir dâĂȘtre en communion avec toi. Tu as toujours voulu ĂȘtre prĂ©sent. Et tu seras toujours prĂ©sent dans nos cĆurs et dans nos esprits. Et la tradition dans la famille de Mame Maodo voudrait que celui qui te livre son cĆur sans rĂ©serve, aura en retour ta prĂ©sence physique Ă toutes les circonstances. « Koula diokh kholam bamou diĂ©kh, nga fayĂ© ko sa djeum ». La coĂŻncidence entre la journĂ©e de tes funĂ©railles du « TroisiĂšme jour » et ta confĂ©rence annuelle qui Ă©tait prĂ©vue le mĂȘme jour du Samedi 9 Mars 2024, est rĂ©vĂ©latrice de ton attachement Ă tous ces jeunes et ces femmes qui te vouent Ă jamais cet amour trĂšs sincĂšre que tu mĂ©rites avec respect. « Prince », dans cette nuit du Jeudi 7 Mars 2024, en posant ma main sur le sable qui te couvrit Ă la suite des obsĂšques, je te demandai pardon et priai pour le repos de ton Ăąme cĂ©leste. « Thiaate » Yalla nala Yalla khaarĂ© Aldiana Firdawsi Thi BarkĂ© Yonente bi SAW. Amine!!! Ton « Fils » Cheikh Oumar Sy Djamil Mercredi 27 Mars 2024